Les « bébés » de 30 ans en Afrique

Mon père a dit que j’arrête ce métier.

Attends je vais en parler à ma mère…

Mes parents ont refusé.

Autant de formulations de phrases qui puent des odeurs d’irresponsabilité, d’incapacité, et d’immaturité dans la société africaine. 

La  majorité peut se définir comme l’âge auquel un individu est juridiquement considéré comme civilement capable et responsable, c’est-à-dire l’âge à partir duquel il est capable de s’engager seul, à faire une chose et l’assumer.

Toutefois en Afrique les jeunes ont de sérieux problèmes à surmonter cet obstacle, dont nous ignorons l’origine, qui tend à devenir un rédhibitoire. Au lieu que chacun, à un certain moment de sa vie, prenne en main celle-ci, mais nous enfonçons nos pieds dans une boue de dépendance morale nous propulsant sans doute dans un champ d’addiction matériel ou économique. 

Il faut que le jeune l’africain goûte la soupe de la majorité intellectuelle pour qu’on puisse espérer que cette jeunesse arrivera, un jour, à sortir ce continent de sa pauvreté et aussi et surtout de la dépendance des dirigeants africains de nos colons, montrant l’image d’un jeune de trente ans qui attend, avec tous les moyens financiers et humains, entre ces mains, l’autorisation de son papa de quatre vingt dix ans, qui n’est spécialisé nulle part, pour pouvoir investir dans un secteur d’activité bien précis.

Alors jeunesse africaine si nous voulons développer ce continent sortons le de cette domination coloniale en passant nécessairement par le canal de notre émancipation intellectuelle.

N’acceptons pas qu’on nous dise que nous sommes l’avenir du continent pour détourner notre regard. Affirmons nous là ici et présent au lieu de nous projeter dans un futur interminable.

Chérif Wathia, une philosophie dans son berceau

 

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